Sports 01 janvier 2021

Football et derby : les rivalités les plus célèbres du ballon rond

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Quels sont les clubs qui mènent les plus belles guerres sur le rectangle vert ? Dans l’histoire du foot, les derbys ont toujours occupé une place de choix, que ce soit à la télévision ou dans les stades. Entre rivalités politiques et sociales sur le terrain et en tribune, ces matchs inoubliables sont bien plus que de « simples » compétitions sportives. Découvrez tout ce qu’il y a à savoir sur le derby.

Qu’est-ce qu’un der­by ?

Rassurez-vous, nous n’allons pas parler chaussures, même si les derbies ont certes toujours la cote aux pieds des fashionistas. Dans le monde du football (et du rugby), un derby est un match qui oppose deux clubs situés dans une zone géographique proche, voire dans la même ville. Bien qu’il n’existe pas de « Charte du Derby », on parle généralement de derby si les villes sont distantes de moins de 100 km. Cela dit, il y a parfois débat entre les puristes de la géo et les autres, car le terme est passé dans le langage courant et se moque bien des indications GPS.

À la base, le derby arrive tout droit du XVIIIe siècle où il caractérisait une prestigieuse course hippique, le Derby d’Epsom. De fil en aiguille, les Anglais ont surnommé « derby » toute grande compétition de canassons, puis la presse a étendu ce terme à d’autres sports, la première fois en foot pour qualifier un match entre deux clubs de Liverpool.

Ces derbys ont une atmosphère qui leur est propre et se jouent dans un climat tendu, puisque chaque équipe veut être la meilleure, question d’hégémonie territoriale. Comme les supporters sont voisins, les rivalités sont renforcées et les fans des deux camps répondent toujours présents. En gros, ça bouillonne aussi bien en tribune que dans les vestiaires, souvent sur fond de politique et de luttes sociales.

Quelle est la dif­fé­rence entre « der­by » et « clas­si­co » ?

Un classico, aussi appelé « classique » ou « clasico », est une notion qui se distingue du derby, car elle n’intègre pas la géographie dans son équation. Enfin, pas vraiment. À l’origine, le terme argentin « clásico » définit un matchincontournable d’un championnat de foot, qui fait appel à une rivalité historique entre deux clubs issus devilles ennemies. Ce terme a ensuite été exporté en Espagne où, désormais, il désigne le match entre le FC Barcelone et le Real Madrid. Non seulement les deux villes se détestent depuis toujours, mais ces deux clubs se disputent sans cesse la tête des championnats. Comme c’est chouette de créer des tensions et de monter les supporters les uns contre les autres, chaque pays veut évidemment avoir son classico. En Belgique, on ne présente plus le sulfureux Anderlecht — Standard. Le très français PSG — OM est d’ailleurs critiqué pour être un « faux  » classico, un terme sorti du chapeau par les médias pour susciter l’engouement et faire grimper les audiences. Malin.

Quoiqu’il en soit, pour la plupart des adeptes du ballon rond, le Classico, c’est Real — Barca. Mais pour les puristes, le seul, l’unique, c’est le SuperClasico, son homologue argentin beaucoup moins populaire, un derby de la ville de Buenos Aires qui oppose chaque saison Boca Juniors à River Plate. Car oui, un classico peut aussi être un derby.

 

Le derby de Manchester passé au crible par notre journaliste Bruno Taverne

Elle semble tellement loin cette phrase prononcée par Sir Alex Ferguson en 1986 : « notre vrai derby est celui contre Liverpool ». Il est vrai qu’à l’époque, Manchester City lutte souvent pour son maintien (l’équipe est encore reléguée à l’étage inférieur en mai 96 et 2001) alors que les Red Devils passent d’un trophée à l’autre.

Aujourd’hui, les choses ont bien évolué. L’arrivée du Sheikh Mansour Bin Zayed a tout changé. Sur les 10 dernières saisons, les Citizens ont été sacrés à quatre reprises et ont terminé trois fois à la 2eplace. Jamais hors du top 4 !

Chaque saison, le Derby de Manchester est l’un des évènements les plus attendus. Etcette saison est absolument exceptionnelle, car les deux clubs de la ville occupent les deux premières places au classement général. Mais le rythme imposé par Manchester City est infernal. Quatorze points d’avance, invaincu lors de leurs 28 dernières rencontres jouées toutes compétitions confondues, 19 matches sans encaisser le moindre but lors de cette série exceptionnelle. Et l’équipe reste sur une série en cours de 21 victoires consécutives (toujours toutes compétitions confondues). Du jamais vu à ce niveau en Angleterre.

Kevin De Bruynemène le bal en étant leur meilleur donneur d’assists. Son rendement est exceptionnel et il sera une pièce maîtresse de l’équipe pour l’affrontement de ce dimanche.

À 11 journées de la fin de la compétition, Manchester United n’a plus le choix. Il faut réaliser un sans-faute et donc s’imposer chez son meilleur ennemi. Car aujourd’hui, et malgré sa prestigieuse galerie aux trophées, c’est bienUnited qui se retrouve dans l’ombre de City. Ce sont plus que 3 points qui seront mis en jeudimanche 07 Mars à 17h15sur VOOSPORT WORDL 4. C’est un titre qui se joue et une recherche de suprématie dans une ville vouée à l’amour du football.

Pour vous donner un parfum de ce qui nous fera vibrer ce week-end, voici quelques moments forts vécus par toute notre rédaction sportive ces dernières années.

Le 12 février 2011

Le retourné exceptionnel de Wayne Rooney.

Le 23 octobre 2011

Une des plus lourdes défaites pour United qui n’avait plus encaissé 6 buts à Old Trafford depuis 1930. Cette victoire permet à City de prendre 5 points d’avance au général.

Le 30 avril 2012 – But de Vincent Kompany

Cette victoire met les deux équipes ex aequo au général, mais City a une meilleure différence de buts. City va réaliser un 6/6 pour être sacré champion d’Angleterre.

Le 8 avril 2013

United est battu dans le derby 1-2 mais est sacré champion en fin de saison.

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Les autres derbys historiques

« The Old Firm » : Celtic — Rangers (Glasgow)

Ce derby qui date de 1888, d’abord amical, a très vite tourné en eau de boudin et est maintenant l’un des affrontements les plus réputés d’Europe. La haine entre les deux clubs est viscérale.D’un côté, un club protestant et fidèle à la couronne anglaise (Glasgow Rangers), de l’autre, des catholiques proches de la communauté irlandaise et donc plutôt indépendantistes (Celtic Glasgow). Toujours très attendu par les supporters, le Old Firm a donné lieu à des rencontres mémorables, mais également à des envahissements de terrain, des règlements de compte et des débouchées tragiques dont seuls les Écossais ont le secret.

« Fla-Flu » : Flamengo — Fluminense (Rio de Janeiro)

Derrière ce petit nom rigolo se cache l’un des plus importants derbys du Brésil : l’opposition entre le Clube de Regatas do Flamengo et le Fluminense Football Club, à Rio de Janeiro. Ce derby carioca est celui qui attire le plus de monde, traditionnellement dans un Maracanã bondé et haut en couleur. Il a d’ailleurs établi un record mondial en termes de nombre de spectateurs pour un match interclubs, avec près de 195 000 personnes en 1963. Bon, on sait bien qu’au Brésil, on ne rigole pas avec le football, mais si le « Fla-Flu » suscite un tel engouement, c’est initialement une histoire de composition d’équipe. Imaginez : votre associé s’en va monter sa propre entreprise sur le trottoir d’en face et vous vole vos meilleurs cadres. Vous l’auriez mauvaise, non ? Eh bien c’est exactement ce qu’il s’est passé vers 1910. Le Flamengo a été formé avec une partie des joueurs de Fluminense, qui avaient quitté leur club à cause d’un désaccord avec les dirigeants. Depuis, les deux formations ne peuvent pas s’encadrer, même après les 429 derbys disputés.

« Merseyside Derby » : Liverpool — Everton (Liverpool)

Le Merseyside Derby est un derby entre les deux principaux clubs de la ville de Liverpool : le Liverpool Football Club (Les Reds) et l’Everton Football Club (Les Bleus d’Everton). Récemment, ce derby a battu le record d’audience pour une rencontre de Premier League. 5,5 millions de téléspectateurs ont regardé le match (nul), battant ainsi le record détenu par le derby de Manchester en 2012. Mais outre sa popularité, le derby du Merseyside est aussi appelé le « Friendly derby », soit le derby amical. Pourquoi ? Comme les deux clubs sont littéralement voisins, la proximité géographique a fait que de nombreuses familles comptent des supporters de l’un et l’autre club, et qu’il n’existe aucun réel antagonisme, social, politique ou religieux entre les supporters, ce qui d’habitude sert à exacerber encore plus les tensions. Du coup, c’est sans doute le derby le plus pacifique. Qui irait taper sur son frère pour une histoire de lucarne, hein, franchement ?

« Derbi madrileño » : Real Madrid — Atlético (Madrid)

Avant l’émergence du Clasico Real Madrid — FC Barcelone, c’était bien « El Derbi Madrileño » qui déchaînait les passions en Espagne. Et pour cause : cette rivalité madrilène ne se cantonne pas qu’au foot. En 1916, les deux clubs se retrouvent pour la finale du Campeonato Regional Centro. Là, c’est la débandade. Le Real, club des classes supérieures lié à la royauté, mène 3-1. Les insultes pleuvent en tribunes, et les supporters de l’Atletico, le club de la classe ouvrière, sont traités de sans-abri. Une bagarre générale éclate, la rencontre est interrompue par l’arbitre. Le match n’ira jamais à son terme tandis qu’un antagonisme entre le riche Real et le pauvre Atletico s’installera pour toujours. Depuis, le Real empile les titres nationaux et multiplie les trophées européens. De son côté, l’Atlético revendique son identité authentique et populaire, à l’encontre du football business incarné par le Real. La rivalité est née, Merengue versus Colchoneros.

« Derby della Capitale » : AS Roma — La Lazio Roma (Rome)

Le Derby romain représente le derby intra-urbain le plus féroce du pays, à côté du Derby della Madonnina (Milan) et du Derby della Mole (Turin). Il oppose la Lazio, l’équipe la plus vieille de Rome, et l’AS Roma, l’équipe la plus soutenue et la plus titrée. Cette rivalité remonte aux heures les plus sombres de l’Histoire italienne, puisque la Lazio a été la seule formation tolérée par le régime fasciste de Mussolini à la fin des années 1920. Depuis, les supporters se vouent une haine réciproque, qui trouve ses bases en politique. Les fans italiens voient cette rivalité comme une bataille pour le droit de représenter la ville dans le reste du pays. La tension a toujours été vive entre la Roma et la Lazio : empoignades, ultras, saluts fascistes, croix gammées… Bref, bonne ambiance.

« Le Derby des Éternels Ennemis » : Olympiacos — Panathinaikos (Athènes)

Aussi appelée « Mère de toutes les Batailles », l’opposition entre les deux clubs les plus titrés de Grèce repose également sur une différence de classes. D’un côté, le Panathinaikos, club de la haute société athénienne, de l’autre, L’Olympiacos, celui de la classe ouvrière et populaire du port de Pirée. La rivalité, très politisée, mène à de nombreux débordements. Le hooliganisme y est courant, allant de la rupture des sièges aux émeutes de rue dans plusieurs régions d’Athènes, notamment avant ou après un derby. Ce qui est notable, c’est que cette rivalité s’étend à d’autres sports : basketball, volley et waterpolo. Oui, waterpolo. On se demande bien si le hooliganisme fonctionne de la même manière sous l’eau.

« Le derby intercontinental » : Galatasaray — Fenerbahçe (Istanbul)

Le détroit du Bosphore sépare plus que la capitale turque, il divise les cœurs des supporters. Sur la rive asiatique d’Istanbul, on est pour le Fenerbahçe, le club du peuple. Sur la rive européenne, on supporte le Galatasaray, le club des classes supérieures.

Ce choc à la rivalité territoriale exacerbée est l’un des plus torrides d’Europe. Le choix du club à encourager est bien souvent dicté par la famille, même si à la base cette rivalité ne prenait pas tant d’importance. C’est lors d’un simple match amical en 1934 que tout dégénère. À la suite de tacles appuyés, une bagarre entre joueurs se diffuse dans les gradins, et le match est arrêté. Depuis, cette rencontre donne encore parfois lieu à des incidents, mais surtout à une explosion sonore… En 2011, le bruit généré dans le stade a atteint 132 décibels, l’équivalent d’un avion qui décolle !

« Le Superclásico » : Boca Juniors — River Plate (Buenos Aires)

Le meilleur pour la fin. Toute personne qui a vécu ou voyagé au pays de Maradona le connait. Le Superclásico, c’est quasiment une guerre civile argentine avec comme arme principale un petit ballon de rien du tout, mais c’est aussi l’un des derbys les plus connus. Entre chants, fumigènes et débordements, il est considéré aujourd’hui comme « l’expérience la plus intense du monde » par le journal The Sun. Il oppose Boca Juniors et River Plate, les deux clubs les plus populaires d’Argentine. Cette rivalité sanguinaire remonte à 1931 : match arrêté au bout de 65 minutes, 3 expulsions et une bagarre générale entre les joueurs. Les supporters s’affrontent et sont dispersés à coup de gaz lacrymogènes. L’objet de la discorde ? Une opposition de classe, encore une fois. D’un côté, River Plate qui représente la bourgeoisie, l’élégance, la richesse (c’est d’ailleurs de là que vient leur surnom le plus connu, « Millonarios »). De l’autre, Boca Juniors, club plus populaire surnommé Bosteros (« bouseux », carrément). Selon les chiffres, on estime que 75 % des Argentins supportent l’un ou l’autre club. Que ce soit à la Bombonera, au Monumental ou même dans les rues de Buenos Aires, l’ambiance est exceptionnelle les jours précédents le choc.

Le der­by : la poule aux œufs d’or du foot­ball

On ne pourrait pas tous les citer tellement il en existe. Chaque pays possède son ou ses derbys qui soulèvent la liesse populaire. En Belgique, on retiendra le Cercle Bruges — Club Bruges KV, et à plus petite échelle Royale Union saint-gilloise — RWD Molenbeek. En Serbie, « le derby éternel » oppose le Partizan à l’Étoile Rouge (Estrella Roja). En Égypte, le derby du Caire voit s’affronter Al-Ahly — Zamalek. On s’arrête là sinon on va louper le prochain match !

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